par Frédéric (janvier 2012)
Voilà. Mon treizième voyage à Zanzibar vient de se terminer. Comme à chaque fois, je reviens avec des étoiles dans les yeux et plein de vitamines, prêt à affronter l’hiver parisien. Je viens de décoller de l’aéroport international de Zanzibar, il fait 34 degrés et au petit matin, lorsque j’atterrirai à Paris, il gèlera. La vie est ainsi faite… Cette petite parenthèse exotique m’a fait le plus grand bien ! Aller à Zanzibar en janvier ou en février, c’est l’assurance d’un choc de température assez extrême, mais je crois que je ne pourrais plus supporter l’hiver européen sans cet espace de lumière et de chaleur.
Pourquoi vais-je à Zanzibar deux fois par an ?
Je ne suis pas allé à Zanzibar « que » pour nager, me reposer et me régaler de crabe au gingembre et de jus de mangue fraîche. Non… ne reculant jamais devant la tâche, je suis passé dans une trentaine d’hôtels pour :
– inspecter les hébergements que nous vous proposons depuis maintenant près de 10 ans,
– négocier des offres spéciales avec des hôteliers en manque de clients,
– regarder de près les hôtels qui viennent d’ouvrir pour savoir lesquels seront dignes de rejoindre notre offre et d’accueillir nos clients.
Et parce que c’est une demande récurrente de la part de nos clients, je suis parti à la recherche de maisons à louer.
Mission accomplie.
De nombreux hôtels sont vides, ou presque…
Malgré l’ouverture en mai dernier d’une ligne Mascate/Zanzibar par Oman Air et l’augmentation des fréquences d’Ethiopian Airlines, la desserte aérienne de Zanzibar reste largement sous-exploitée. En tout cas, il y a un vrai problème d’adéquation entre la capacité aérienne et le nombre de chambres sur l’île. Pour résumer, il y a trop d’hôtels à Zanzibar par rapport au nombre limité de voyageurs qui peuvent atterrir sur l’île. Voyons les choses du bon côté : nous ne vous proposons que le meilleur de ce que l’île peut offrir !
Les nouvelles vont vite… mon réseau à Zanzibar est suffisamment bien établi pour que les rumeurs arrivent jusqu’à moi : en raison d’une baisse de fréquentation, tel hôtel ne proposerait plus de poisson frais, celui-là n’aurait plus de manager et c’est le propriétaire qui gèrerait tout en direct en serrant les boulons… Je débarque donc à l’improviste pour me rendre compte par moi-même…
Lors de mes dernières visites, en novembre 2010 et juin 2011, pour justifier l’absence de clients, certains hôtels n’ont pas hésité à me faire le coup du « on a fermé 15 jours juste avant la très haute saison pour faire un peu de maintenance ». Là, en janvier, au plus fort de la saison touristique, pas de bobard possible… plusieurs ont dû reconnaître que « en ce moment, c’est dur ».
Une vraie collaboration avec certains hôteliers partenaires
Alors je répète inlassablement les mêmes arguments aux hôteliers : depuis 5 ou 6 ans, ils ont exagéré sur les prix, et Zanzibar n’est plus compétitif avec certaines autres destinations de l’océan Indien. Et pourtant, Zanzibar est unique !
Alors pour coller aux prix de l’île Maurice, de Madagascar et même des Seychelles, chaque hôtelier doit optimiser son remplissage et… faire des efforts sur les prix. Pas forcément en baissant les prix à l’aveugle, mais en ciblant certaines clientèles et en leur accordant des offres spéciales.
Conscients de l’importance de notre volume et de notre parfaite connaissance de la destination, de nombreux hôteliers me font confiance. Je reviens donc au bureau avec des offres « longs séjours » (en résumé, vous payez 3 nuits et la 4ème sera gratuite, ou vous payez 5 nuits pour en rester 7), des offres « un enfant gratuit dans la chambre des parents », des « pension complète pour le prix de la demi-pension » et des « chambre vue mer pour le prix de la chambre jardin ».
Ces offres ont été soigneusement étudiées en fonction de chaque typologie de clientèle et de ce que chaque hôtel peut offrir en terme de prestation. Jusqu’en juin, vous allez donc, pour le même prix, pouvoir partir en vacances plus longtemps ou dans des conditions plus confortables. Ne me remerciez pas… c’est mon job !
De nombreuses exclusivités
Même sous les tropiques, sous une chaleur accablante (quel dur métier nous faisons…), business is business… Ces dernières années, certains tour-operators français se sont autoproclamés « spécialistes de Zanzibar ». Un aller/retour à Zanzibar, des visites d’hôtels à la chaîne et au lance-pierre, un joli site web, des prix cassés pour « prendre des parts de marché » (qu’en termes choisis ces choses là sont dites …) et le tour semble facile à jouer !
Sauf que ces méthodes ne marchent pas face à des hôteliers professionnels sérieux. Non seulement j’ai négocié des offres « nuits gratuites pour les longs séjours » ou « surclassements » en exclusivité (ami tour-operator copieur, tu auras beau réduire ta marge à peau de chagrin, tu ne pourras pas être compétitif par rapport à moi quand je vends la chambre vue mer au prix de la chambre jardin…) mais en plus, je reviens avec l’assurance de l’exclusivité sur le marché français de plusieurs établissements.
Ami tour-operator mercenaire qui assure une « veille concurrentielle » sur mon offre (et qui est en train de lire ce compte-rendu espérant y trouver ce que tu programmeras l’été prochain), tu ne pourras plus te contenter de copier/coller les petites adresses dénichées pour mes clients… elles sont à moi, je les garde… et tu peux toujours essayer de contacter les hôtels en question. Ils te répondront « pour le marché français, nous avons une exclusivité avec Zanzibar Voyage », le plus drôle, c’est qu’il y a des chances pour que les hôteliers m’ajoutent en « copie cachée » quand ils t’enverront leur mail. J’en ris par avance.
Stone Town, l’âme de Zanzibar
A Stone Town, je ne change pas d’avis : mon hôtel préféré reste Kisiwa House : chambres spacieuses, décoration épurée dans le pur style des maisons traditionnelles de l’époque swahilie, restaurant-terrasse : un havre de paix et de bon goût…
Pour les petits budgets, c’est la Maison des Epices qui remporte mon suffrage. Au premier étage d’une boutique aux mille senteurs, ce petit hôtel propose 4 chambres à prix doux. La maison est exactement comme je l’aime : un dédale d’escaliers, plein de niches et de recoins décorés comme un palais des 1001 nuits… lors de ma première visite, je m’étais dit que les chambres étaient un peu petites. Quand on est en ville, on reste peu à l’hôtel… et, finalement, la chambre dans laquelle j’ai dormi hier était largement assez grande pour moi, mon sac de voyage, mon ordinateur, les brochures et DVD que je rapporte et les deux soldats en bois qui viendront rejoindre leurs semblables sur les étagères de mon appartement.
Et pour ceux qui cherchent le grand luxe, j’ai trouvé un ancien palais du sultan de toute beauté. Laissez-moi juste le temps de le négocier au juste prix. A ce jour, les propriétaires sont encore atteints de délire. Je ne vois pas d’autre explication lorsque je regarde leur grille tarifaire…
Les nouveaux resorts
Amoureux de Zanzibar, je me refuse à limiter l’île aux épices à ses plages. Pour moi, séjourner à Zanzibar sans passer un minimum de deux jours autour de la vieille ville est une hérésie. Nous revendons notre sélection d’hôtels à quelques agences et je suis impressionné par le nombre de demandes « avion + 7 nuits d’hôtel à la plage » que je reçois.
C’est donc pour ces agences partenaires que je suis allé voir les nouveaux resorts qui viennent d’être construits. Comme j’y ai négocié de bons prix, nous pourrons bien entendu vous proposer des séjours dans ces resorts mais… vous devrez vraiment insister.
L’hôtel Melia (127 chambres et villas) est certes une belle construction mais les lits sont démesurés et occupent tout l’espace des petites chambres. Surtout, l’hôtel est installé au seul endroit de la côte est qui n’a pas de plage ! De Matemwe à Uroa, les vacanciers peuvent profiter de près de 40 kilomètres de sable blanc. Sauf sur 2 kilomètres. Là où a été construit le Melia. Alors certes, on peut prendre une voiturette de golf (un départ toutes les 15 minutes) pour se rendre à la plage que Melia a aménagé non loin. Au moment de ma visite, une vingtaine de clients s’y pressait. Je n’arrive pas à imaginer ce que sera cette plage si un jour, l’hôtel jouit d’un remplissage satisfaisant…
Que dire d’Essque Zalu ? Cette merveille de design est parfaite pour qui désire séjourner dans une ambiance luxueuse. Décoration épurée à dominante de noir, de blanc et de rouge, galerie d’art moderne africain, carte recherchée, vins raffinés, musique lounge qui donne l’impression de flotter sur un nuage… je rêverais de séjourner dans cet hôtel s’il était à New-York ou Hong-Kong… Mais pourquoi diable avoir construit cet hôtel à l’endroit exact de Nungwi où il n’y a pas du tout de plage ?
Des villas à louer
C’était le but premier de mon voyage… je n’ai pas été déçu : je vais désormais pouvoir proposer à nos clients six villas. A Fukuchani (au nord de l’île, face à l’île de Tumbatu), à Matemwe et dans le sud-est, j’ai déniché les lieux de vos prochaines vacances en famille ou entre amis.
Il y a en a pour tous les goûts : pour 400 € à 1500 € la nuit, je peux désormais vous proposer des villas de 2 à 4 chambres. Si vous acceptez d’être un peu « entassés », vous pouvez y héberger jusqu’à 10 personnes. La plupart ont des piscines, certaines proposent une formule « light » sans repas et d’autres poussent le raffinement jusqu’à proposer un chef privé, à votre entière disposition.
Savoir prendre le temps de la découverte
Toutes ces cachettes m’ont été indiquées par de vieilles connaissances. Pour accéder à ces adresses confidentielles, il a fallu que je me fasse accepter à Zanzibar. Depuis quelques années, je ne peux plus venir « incognito » sur l’île : j’y connais tout le monde ! Et si les hôteliers installés de longue date me respectent, c’est parce que je ne vends pas des vacances dans des resorts impersonnels mais uniquement des découvertes, des boutiques-hôtels, des lodges intimistes, des petites unités où les propriétaires et managers accueillent les clients de Zanzibar Voyage comme s’ils étaient des amis.
Après ces journées de labeur intense à chercher les lieux de vos prochaines vacances, j’ai passé avec mes amis de Zanzibar des soirées de rêve. Un exemple : la dernière… Au soleil couchant, je suis arrivé par la plage, à pied, à la Cachette des Colobes, un petit lodge tout simple de 12 chambres à Jambiani, au sud-est de l’île, face à la mer.
Au bar, bercés par les bruits du vent, on écoutait les playlists « lounge » que les clients de l’hôtel diffusaient sur la station d’accueil pour mp3. Avec Mark, le gérant de l’hôtel et Guillaume, l’instructeur de kite surf, nous nous sommes régalé de carpaccio de thon, de soupe de potiron aux cinq épices (dont deux resteront à jamais secrètes), de marlin au riz pilaf et de mousse de mangue. Et quand une cliente argentine a sorti sa guitare et s’est mise à chanter en espagnol, tout le monde s’est tu.
Emu par la voix de la chanteuse, j’ai murmuré à Mark, « je comprends pourquoi mes clients sont heureux ici » et il m’a dit « moi, j’aime tes clients parce que quand ils arrivent ici, ils ne cherchent pas la piscine, ni le golf, ni la clim, ni l’aérobic, ni la télé. S’ils ne cherchent pas, c’est parce que vous leur vendez bien mon lodge, comme il est vraiment ». Il m’a dit qu’il aimerait n’avoir que des clients comme les miens… alors, pendant la haute saison, il vous garde 2 chambres. Pour vous… parce que les clients de Zanzibar Voyage sont des clients privilégiés.
Je me suis dit que ma treizième mission à Zanzibar était arrivée à son terme, que je pourrai vous proposer ces prochains mois les plus beaux petits hôtels au meilleur prix et qu’il y aura toujours de la place pour vous. Alors j’ai fait comme Mark : j’ai écouté la chanteuse argentine, j’ai regardé les étoiles et je me suis dit que je faisais le plus beau métier du monde.