par Frédéric (juin 2011)
Cela fait presque neuf ans que l’agence existe. Plus de 3000 clients ont découvert Zanzibar « grâce à nous ». Quand je regarde en arrière, je suis fier du travail accompli. Quand nous avons commencé, Thibault et moi vous proposions une petite dizaine d’établissements : une offre assez classique…
Depuis, au fil des années et des voyages, nous avons affiné l’offre, exploré Zanzibar jusqu’aux extrêmes, mais aussi Pemba et Mafia, vécu des safaris extraordinaires, Thibault est allé jusqu’au sommet du Kilimandjaro, nous nous sommes entourés de collaborateurs à qui nous avons fait aimer Zanzibar… nous avons déniché nombre de petites adresses secrètes qui nous permettent de vous proposer à chacun des vacances « uniques » grâce à nos sélections de petits hôtels, d’îles privées, de villas et d’excursions originales pour vous permettre de découvrir Zanzibar dans ses moindres recoins.
Il y a trop d’hôtels à Zanzibar et le pire côtoie le meilleur. Les nouveaux établissements poussent comme des champignons et certains de mes partenaires souffrent. Ils espèrent tous voir progresser notre volume d’affaire. Pas facile de satisfaire tout le monde lorsque le marché est en stagnation. Comment faire ?
Depuis plusieurs années, j’ai toujours répondu par la négative aux agences de voyages qui souhaitaient que je diffuse notre sélection d’offres par leur intermédiaire. J’ai décidé de reconsidérer la question : j’accepte désormais que certaines agences (et uniquement celles qui offrent une véritable valeur ajoutée) revendent des séjours dans l’île par notre intermédiaire. Ce « relais de croissance » apportera des clients à mes hôtels préférés, consolidera notre volume d’affaires et au moins, d’autres agences proposeront Zanzibar comme j’aime la vendre : avec des petites adresses de charme, des itinéraires au rythme doux et des lieux uniques.
Je viens de balader 7 agents de voyages du plus gros réseau de vente de voyages à domicile dans les meilleurs hôtels de Zanzibar. Les mauvaises langues appellent ces vendeurs à domicile les « Tupperware du voyage ». Même si cette définition n’est pas complètement fausse, c’est réducteur et méprisant… mon objectif est de convertir ces vendeurs en amoureux de Zanzibar.
Tout a commencé à l’aéroport où je fais la connaissance de ces « vendeurs de choc » (pour venir à Zanzibar, il leur a fallu remporter un concours de vente). Oman Air a ouvert la ligne Mascate/Zanzibar il y a seulement 6 semaines et la compagnie bénéficie d’un budget pour le lancement de la ligne. J’ai donc pu obtenir pour ces vendeurs des billets à des prix imbattables. Voyager avec Oman Air, c’est être dans l’ambiance de l’orient dès le décollage avec une gastronomie étudiée, un accueil chaleureux et des prestations de qualité. Le vol Paris/Mascate est opéré en Airbus 300 de la toute dernière génération avec sièges confortables et système de divertissement au top…
Lors du transit à Mascate, nous sommes choqués par les 42° humides de l’air. Du coup, personne ne pense, 5 heures plus tard, à notre arrivée à Zanzibar, à se plaindre de la chaleur et de l’humidité.
Nous avons passé notre première nuit dans mon « hôtel » préféré : l’île privée de Chapwani, où je fais remarquer à mes invités que nos clients peuvent être sur la plage dès la terrasse de leurs bungalows. Ils ne verront pas d’autres hôtels comme ça d’ici la fin de leur séjour.
Je retrouve à Chapwani deux de mes clients qui me remercient chaleureusement de mes conseils. Jusqu’alors, leur voyage se passe à merveille. Ce qu’ils ne savent pas encore, c’est que ce soir, comme les deux autres couples en séjour sur l’île, ils dîneront aux chandelles sur la plage : Ali, le manager de l’île-hôtel a fait dresser une grande table juste pour nous au restaurant. Les 3 couples qui séjournent sur l’île profiteront donc d’un dîner intime alors que nous pourront faire du bruit au restaurant !
Les trois jours suivants se sont déroulés au pas de course : faire découvrir 22 hôtels « sur le terrain » à des professionnels m’a obligé à me remettre en question, à développer un vrai argumentaire pour chaque hôtel et à réfléchir à la segmentation des cibles clients.
Mes revendeurs ont adoré Chapwani, qu’ils me promettent de proposer aux couples romantiques et aux familles. Ils ont été impressionnés par la qualité de Baraza, du Breezes et de la Résidence, des resorts confortables au service impeccable. Ils rêvent tous de partir entre amis à la villa de quatre chambres de Matemwe avec piscine privée que je propose aux tribus. Ils ont lancé une véritable mutinerie pour ne pas quitter Coco Beach, un petit hôtel tout simple de 5 chambres à la restauration extra-fraîche à base de crustacés et d’épices douces. Les filles sont aussi tombées un peu amoureuses d’Andrea, le manager de la Villa des Pêcheurs, qu’elles ont photographié « discrètement » devant ses chambres (désolé de vous décevoir, mais il a, depuis, quitté l’île et je n’ai pas de numéro de téléphone à vous communiquer…).
Parce que je voulais leur montrer ce que Zanzibar pouvait offrir de pire, je les ai aussi emmenés à Nungwi, où ils ont pu voir une succession de resorts sans charme face à une mer sans plage. Par manque de temps, je n’ai pas pu leur faire visiter les hôtels que je refuse de vendre parce que le personnel y est mal traité, parce que l’hôtel n’est pas suffisamment entretenu, que la restauration est digne de la cantine d’en face du bureau (qui saurait se contenter à Zanzibar de poulet-purée quand on peut y goûter une cuisine aussi exquise ?) ou que la situation est désastreuse.
Après ces quatre jours au rythme un peu stakhanoviste (j’aurais sans doute dû leur demander de rester une semaine complète à Zanzibar, et non pas 4 jours….), j’ai remis ma petite troupe dans l’avion : pendant 48 heures, mes nouveaux revendeurs allaient être initiés à Oman. De mon côté, j’allais reprendre mes repérages : j’avais montré à mes revendeurs les « valeurs sûres » de l’île… en tant que spécialiste de la destination, je devais de mon côté repartir en exploration…
Depuis le temps que je vais à Zanzibar, je connais beaucoup de monde… et c’est grâce au bouche à oreilles et aux conseils de certains amis que je me suis rendu dans de nouveaux petits établissements.
Mention spéciale à la Maison des Epices. Ce petit boutique-hôtel de charme est situé au détour d’une petite rue. C’est l’exemple type de ce qu’est un boutique-hôtel, terme tellement galvaudé : au rez-de-chaussée, une boutique qui vend des paniers d’épices, des savons et des huiles naturelles et des petits cadeaux traditionnels. Au premier étage, 4 chambres de tailles inégales : deux belles chambres pour des couples (dont l’une pourrait être qualifiée de suite, avec son entrée, son petit salon et une grande salle de douche) avec salles de bains privatives, une chambre à deux lits jumeaux et une petite chambre avec un lit de 120 cm (ces deux dernières chambres se partageant la troisième salle de douche).
Au deuxième étage, un bar et un restaurant sur le toit. Les clients de l’hôtel y prennent un verre au coucher du soleil et leur petit-déjeuner. Les amateurs de gastronomie se pressent tous les soirs au restaurant pour déguster une cuisine « fusion », subtil mélange de saveurs swahilies et méditerranéennes (le patron est italien, et de l’avis de plusieurs de mes amis de Zanzibar, c’est ici qu’on trouve les meilleures pizzas de l’île).
J’ai visité aussi l’annexe du Tembo House, l’un des plus anciens hôtels de Stone Town, une valeur sûre, même si la déco y est un peu kitch et que l’établissement (ouvert en 1995) mériterait des travaux de restauration. L’annexe du Tembo est l’ancienne maison de la famille de Freddy Mercury, celle où le chanteur de Queen est né. Sur 3 étages, on y trouve 4 jolis appartements composés chacun de deux chambres, deux salles de douches et toilettes, et d’un petit salon où l’on peut prendre un verre ou discuter après une folle journée à Stone Town. Il suffit de marcher 50 mètres pour joindre le Tembo, où sont servis les petits déjeuners et où les clients peuvent profiter de la piscine.
A Jambiani, je suis tombé sous le charme de la Cachette des Colobes, un petit lodge de 9 chambres au slogan évocateur « live barefoot and lazy » qui correspond parfaitement à la vie que j’aimerais mener à Zanzibar si je pouvais prendre une retraite anticipée ! Le manager, Mark, italo-allemand plein d’humour, annonce la couleur dans un français impeccable : « je suis drôle comme un Allemand et précis comme un Italien, alors je suis venu apprendre l’efficacité et la rigueur en Afrique ». Le résultat est étonnant : neuf chambres simples mais fonctionnelles, une déco sans fioriture mais pleine de charme, un lagon merveilleux et les voiles multicolores des kitesurfs (Mark a domicilié un centre de formation dans son lodge). Mark ne souhaite pas limiter sa clientèle aux stagiaires de kitesurf, et il est ravi de comprendre que je partage la même vision de l’hôtellerie que lui. Il me promet que les 3 chambres qu’il construira après l’été seront les dernières. Il souhaite recevoir dans son lodge sans prétention un mix de clientèle de toute l’Europe « surtout pas de clientèle dominante » et de tous les âges. Et comme il aime Zanzibar et le village de Jambiani, il essaie d’impliquer la population dans son projet : il achète son savon à la coopérative des femmes du village voisin, sponsorise le dispensaire et protège les colobes, des petits singes pas farouches toujours bienvenus au lodge (d’où son nom…). Je repars de la Cachette des Colobes en me promettant d’y envoyer du monde !
Et puis j’ai terminé ce voyage comme je l’ai commencé, à Chapwani. Je me suis régalé de l’excellente cuisine inventive à base de produits de la mer. J’ai aussi âprement négocié des conditions imbattables pour mes clients avec Ali, le manager (sur la plage, vêtu uniquement d’un kikoy, je ne sais pas si j’ai l’air d’un acheteur hors-pair…). Et comme Zanzibar Voyage est le plus gros apporteur de chiffre d’affaires à l’île, Ali m’a aussi consulté sur son projet de construire un autre bungalow, plus exclusif. Où construire cette chambre différente des autres et bien plus grande ? L’appeler « suite » ou « villa » ? De combien de chambres ou de lits la composer ? A combien la louer ? Cette discussion à bâtons rompus nous a permis de mieux aborder ce projet. De toute façon, il ne verra pas le jour avant un an… alors on a tout le temps d’y réfléchir !
D’ici à ce que la « villa » de Chapwani ouvre (elle devrait être composée de deux chambres dont l’une serait transformée en petit salon si elle n’est occupée que par un couple), je sais que je serai revenu à Zanzibar au moins une fois : j’ai promis à Ali, à Mark et à tous les autres de revenir avant mars 2012… parce que je ne peux pas traverser les rudes hivers européens sans une petite parenthèse swahilie sur « mon île » que j’aime tant et que je suis heureux et fier d’avoir fait découvrir à Audrey, Catherine, Emmanuelle, Frédérique, Isabelle, Sabrina et Didier, ses nouveaux ambassadeurs…