Novembre 2010 – Voyage de Clothilde

Novembre 2010 – Voyage de Clothilde

par Clothilde (novembre 2010)

Zanzibar fait partie de ces mots aux sonorités magiques que je croyais sortis de mon imagination d’enfant. J’ai découvert en grandissant qu’un coin du bout du monde se cachait derrière ces syllabes… Zanzibar est alors devenue mon rêve d’île…

Et puis le rêve s’est transformé en réalité… me voici recrutée chez ZANZIBAR VOYAGE ! Depuis 15 ans, je crée des voyages en Asie… je suis impatiente d’appréhender une nouvelle destination !

Après un mois à assister Thibault et Frédéric pour le calcul et la rédaction des devis, me voici partie pour une escale de quelques jours sur l’île aux épices ! Avant de pouvoir vous guider dans le choix de vos prochains voyages, il est devenu urgent pour moi d’expérimenter ces petits bijoux que sont les hôtels de notre sélection… le temps d’organiser mon planning et de caler les rendez-vous avec nos partenaires hôteliers zanzibarites, j’ai à peine le temps de me demander ce qui arrive lorsqu’un rêve devient réalité ! une seule envie : transformer ce mot en images, en senteurs, en saveurs, en sensations !

J’ai vécu ces quelques jours comme un rêve éveillé. Sitôt embarquée sur le vol Ethiopian Airlines, je m’endors dans la grisaille parisienne pour me réveiller dans un ciel d’azur au-dessus des hauts plateaux éthiopiens aux failles profondes et aux immenses lacs. Zanzibar se mérite et sait se faire désirer : c’est ce qui fait son charme…

L’escale à Addis Abeba m’offre un premier contact avec une Afrique aux paysages secs et lunaires en guise de petit déjeuner… Le stop à Dar Es Salaam, sa terre rouge et ses palmiers, m’offre un avant-goût tropical de Zanzibar à travers le hublot…

J’atterris enfin à Unguja, l’île principale de l’archipel. Un flot immédiat de chaleur, de sons, de couleurs, d’odeurs…

En quittant l’agitation de Stone Town, cœur de la civilisation swahilie, Zanzibar me dévoile d’autres trésors que son architecture et son histoire : son exubérance africaine et sa terre généreuse. Les plantations de cocotiers et les girofliers entremêlés aux orangers alternent avec les rizières. Les élégantes zanzibarites défilent, drapées de khangas colorés.

Les villages aux maisons de terre rouge et pierre de corail à moitié dissimulées sous les bananiers réservent chacun des scènes singulières. Des algues, ramassées par les femmes à marée basse, sèchent devant les cases avant d’être collectées et revendues à prix d’or par l’état aux laboratoires cosmétiques. Le vendeur de jus de canne à sucre sert sans relâche son nectar désaltérant et énergisant. Une vache et quelques poules ne semblent pas s’émouvoir du match de foot qui se joue dans le sable. Les flamboyants commencent à revêtir leur parure rougeoyante de saison : ils mériteront bientôt leur nom de Christmas tree ! Les fenêtres de l’école laissent s’échapper la litanie des écoliers répétant inlassablement leur texte. Je ne me lasse pas de la mélodie insolite du kiswahili et de ses « jambo » (bonjour), « karibu » (bienvenue), « pole pole » (doucement), « mzuri » (bon), « tafadhali » (svp) « hakuna matata » (pas de problème).

Au bord de la route, accroupis à l’ombre des immenses manguiers, des hommes devisent derrière leurs paniers remplis de mangues, fruits de la passion, jackfruits, ananas, papayes, régimes de bananes, ignames et autres racines de manioc. Difficile de résister à tant de délices… D’ailleurs, je n’y résiste pas ! Ali, mon chauffeur, aussi gourmand que moi, m’apprend à manger les petites mangues sans couteau… Fou-rire assuré à chaque reprise : je malaxe le fruit avec mes mains, en mords l’extrémité que je recrache aussitôt puis j’aspire la chair savoureuse ! Ali me montre aussi l’art d’ouvrir et de déguster le jackfruit, « le plus gros fruit au monde poussant sur un arbre » me répète-il avec fierté. Un régal ! Je vous laisse enfin imaginer la séquence « fruits de la passion sans cuillère »… Fou-rire encore !

La pointe sud et la pointe nord d’Unguja offrent des paysages secs et sauvages. Les gigantesques baobabs sortis de cette terre de corail infertile ne cessent de m’impressionner et de m’émouvoir. Mais l’océan n’est jamais loin… A marée montante, le vent souffle dans les voiles des dhows (boutres en bois traditionnels), qui avancent en file indienne dans le chenal. Le retour des pêcheurs est un spectacle envoûtant. Beauté brute des dhows et des pirogues à balancier… Barracudas, thons gigantesques, kingfish, cigales de mer, poulpes, calamars, langoustes déchargés et vendus sur la plage… avant de régaler nos papilles.

Amoureuse des belles choses, l’esprit déco « rustique chic » des hôtels que je parcours ne peut que me séduire ! J’ai l’impression d’explorer les pages de mes magazines de déco préférés !! Impossible de résister à l’envie de partager mes coups de cœur…

J’ai aimé… Le Sultan Palace à Dongwe, sur la côte sud-est. Passée la lourde porte ancienne, j’ai la sensation d’être parvenue au bout du monde ! La nature sauvage et luxuriante est omniprésente, jusqu’aux noms évocateurs des villas-suites : Mangosteen, Papaya, Bougainville…
Paola la propriétaire a suivi le chantier de rénovation dans ses moindres détails ; elle a ramené de son Italie natale l’élégance et le raffinement.  Mais si Paola a effectué ses derniers achats à Milan, l’esprit de l’hôtel est incontestablement zanzibarite : parquets sombres, meubles anciens chinés, coussins colorés, tissus soulignés de coraux.
Enveloppée de frangipaniers et d’hibiscus, la terrasse sur pilotis et ses lits en bambou et corde de coco sont une invitation à la paresse et à la contemplation : le panorama est éblouissant. L’immense toit du bâtiment principal en makuti (« tuiles » tressées de palmes) est à lui seul une œuvre d’art ! Tout est pensé pour que l’océan soit toujours à portée de regard.

J’ai raffolé… de la Villa des Pêcheurs à Kiwengwa ! Milly la propriétaire artiste-designer fourmille de bonnes idées pour exploiter les matériaux locaux. Ses créations réalisées par des artisans zanzibarites sont disséminées dans ce lieu plein de fraîcheur : des ngalawas (pirogues à balancier) tronçonnées font office d’étagères dans les chambres confortables ; des poissons aux formes originales découpées dans du zinc sont des appliques murales diffusant un bel éclairage indirect. Les salles de bains des 6 chambres sont impeccables et dans l’esprit de ce lieu.
Certains diront qu’il manque une piscine… Mais, à marée basse, l’océan forme devant la Villa des Pêcheurs un beau lagon turquoise et cristallin, véritable piscine naturelle !

J’ai adoré… la villa Che Che Vule, où comment jouer aux Robinson chics en famille ou entre amis ! Etagères en rondins bruts et cordes de coco, hauts lits zanzibarites à moustiquaire en baldaquin, épais planchers de bois sombres, piscine rafraîchissante, cocotiers et bougainvillées contrastant avec les dégradés turquoise de l’océan, suggestions du jour du cuisinier, petite passerelle surplombant le jardin luxuriant pour atteindre le doux sable corallien de la plage… sans oublier la présence discrète de Carola, spécialiste en création de moments magiques pour ses hôtes !

J’ai dormi comme une princesse… au Kisiwa House, véritable havre de calme et de sérénité au cœur du labyrinthe de ruelles du vieux Stone Town. Loin de l’ambiance mille et une nuits de l’Hurumzi 236, cette ancienne demeure dégage pourtant une atmosphère toute zanzibarite. Le Kisiwa House joue la carte de l’épuré. Ses murs blancs et sols en ciment teinté (technique « earthcote ») mettent en valeur les beaux meubles anciens et portes d’époque. J’aime discuter « idées déco » avec Cheherazade, la manager francophone (tels ses astucieux cale-portes en tissu remplis de sable et de gravillons), et créations du chef (les délicieux croissants fourrés aux mangues)…

La nonchalance et la douceur de vivre de Zanzibar me manquent déjà ! Mon unique remède : y embarquer ma petite tribu pour des vacances de février loin des pistes enneigées… J’ai hâte de leur faire découvrir mon bout du monde. Nous en profiterons pour explorer le « mainland » (c’est ainsi que les Zanzibarites nomment la Tanzanie continentale) à travers un safari de 4-5 jours du Tarangire à la réserve du Ngorongoro.

A suivre…

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on juil 08, 2015