par Laure (février 2013) : Retour à Zanzibar
Mardi
Une dernière vérification de mon sac avant de quitter la maison : j’ai mon passeport, mon e-ticket et mes dollars… c’est bon, je peux partir. Je n’ai pas très envie de passer la nuit dans l’avion, mon lit est nettement plus confortable, mais demain, je serai de retour à Zanzibar !
Mercredi
Clothilde avait raison : l’arrivée sur Addis Abeba au petit matin est vraiment très belle. A cette époque, la terre est déjà bien sèche, et les premiers rayons du soleil lui donnent une magnifique teinte dorée. Il est surprenant de voir tous ces petits villages vraiment typiques et tout à coup, surgissant de nulle part, les premiers signes de la civilisation moderne, des immeubles, des buildings : le contraste est saisissant
.Deuxième vol, arrivée à Zanzibar dans quelques minutes. Dans un coin du hublot, là, j’aperçois mon premier boutre sur l’océan. Quelques souvenirs me reviennent. Nous voici posés sur le tarmac de Zanzibar. Petite bouffée d’air chaud au moment de sortir de l’avion, premier moment de plaisir : ça y est, je suis arrivée !
Je vais récupérer mes bagages. Où sont les tapis roulants ? Ha oui, c’est vrai, ici, il y a bien les tapis mais ils ne roulent pas. Ce sont les bagagistes qui apportent les bagages un par un, à la main… C’est ça aussi Zanzibar. Karibuni !
Jeudi
Ma journée d’inspection vient de se terminer. Je pose mes affaires, enfile mon maillot de bain et ne résiste pas à l’envie d’une petite visite immédiate à la plage. Je veux remettre les pieds dans ce sable si doux et incroyablement blanc. Et puis surtout, m’offrir un plongeon ! Ce que j’adore ici, c’est que l’eau est chaude : sans hésiter, j’y rentre d’un coup, l’eau est délicieuse.
Avant de rejoindre ma chambre, je fais un petit tour dans l’hôtel. Je regarde une famille jouer dans la piscine. Je pense bien entendu à mes deux petites filles et leur papa que j’ai laissés en France. Une certitude, je reviendrai avec eux ! En quelques années, les choses ont beaucoup changé à Zanzibar. Est-ce bien raisonnable de venir ici avec des enfants ? La réponse est oui.
Vendredi
Nous cherchons un hôtel que le chauffeur ne connaît pas, et sa localisation exacte n’est pas facile à trouver. Nous nous arrêtons pour demander notre chemin dans le village. Un groupe d’une quinzaine d’hommes est tranquillement installé sous un énorme manguier, en train de discuter et de plaisanter. Moment de détente sous le fameux arbre à palabres du village… Aujourd’hui, vendredi, c’est le jour de la grande prière. Pour midi, ils se dirigeront tous vers la mosquée.
Samedi
Mon chauffeur, Ali, s’arrête sur le bord de la route pour acheter quelques mangues. Comme il a un énorme couteau caché dans la boîte à gants, nous pouvons déguster notre mangue sans attendre. Moment délicieux… Le vendeur de mangues se régale, lui, d’une sorte de « mister freeze » local, emballé dans un simple petit sachet en plastique percé à une extrémité. Vu sa couleur jaune pétant, c’est probablement un colorant chimique qui lui donne son « goût citron » …
Nous traversons un village quand, sur la gauche, je repère une trentaine de tee-shirts d’un rouge éclatant, tous identiques, qui sèchent sur un fil à linge tendu entre deux maisons. Soudain, je comprends : il s’agit des maillots de foot de l’équipe locale !
Nous traversons ensuite les plantations de riz de l’île. Zanzibar produit en effet du riz (aliment de base ici) mais, malheureusement, pas en quantité suffisante pour sa propre consommation. La terre n’est fertile que dans le centre de l’île, et la moindre parcelle est exploitée pour des cultures diverses de fruits, de légumes, mais aussi d’épices (bien sûr).
La rencontre du jour : alors que nous filons en direction de Kiwengwa, nous croisons un Zanzibarite en rollers, le long de la route. C’est presque une hallucination, le genre de rencontre improbable que réserve l’Afrique !
Dimanche
Aujourd’hui, c’est dimanche, le jour de repos. Du coup, les habitants sont dehors, en groupes devant les maisons, détendus. Nous traversons le village de Matemwe. Les femmes sont en pleine lessive, accroupies par terre tout près du puits, avec leurs différentes bassines de couleurs. Elles sont plusieurs à frotter et à discuter en même temps, leurs enfants jouant près d’elles. Une dizaine d’hommes, assis autour d’une table basse, sont très concentrés sur leur partie de cartes.
Lundi
Ce matin, en traversant un village installé au milieu de nulle part, loin de la route principale et de Matemwe, nous croisons trois dala-dalas remplis de femmes très joliment vêtues. Les petites filles ont de belles robes à volants. Mon chauffeur m’explique qu’il y a un mariage aujourd’hui. Ici, il n’y a pas de jour particulier pour se marier. Le vendredi, jour de la grande prière, reste pour certains le jour porte-bonheur. En fonction des économies de la famille, le mariage peut durer d’un à plusieurs jours. Les invités n’apportent rien : ce sont les mariés qui s’occupent de tout le monde.
Nous rejoignons la route goudronnée. Pas de doute, c’est lundi : il y a des voitures, des camions, des dala-dalas, des vélos et même quelques motos de toutes parts. Ça circule, ça klaxonne de partout, dans les deux sens. Sans oublier les vaches et les poules qui traversent sans prévenir. Finalement, conduire à Zanzibar n’est pas si simple : qu’est-ce qu’on est bien avec un chauffeur !
Mardi
Retour à Stone Town. Entre deux visites d’hôtel, je prends le temps de profiter de l’ambiance de la vieille ville qui me charme toujours autant. Tiens, il y a désormais des marchands de glace ambulants qui circulent à vélo avec une jolie glacière installée au-devant de leur bicyclette.
J’adore me balader dans la vieille ville. Au détour d’une ruelle, j’entends des enfants chanter et réciter leurs leçons. Un peu plus tard, je croise un petit groupe d’écoliers : pour eux, la journée d’école est finie. Et comme tous les enfants, ils sont heureux de retrouver la liberté et d’aller jouer. J’en vois même deux, sûrement plus fortunés que les autres, se précipiter vers l’épicerie du coin pour acheter quelques bonbons… ça ne vous rappelle pas quelques souvenirs à vous aussi ?
Mercredi
Rencontre matinale amusante : je croise trois Masaï, très élégants, à l’allure toujours très fière, en train de négocier ferme le prix de perles multicolores dans une petite boutique. Ils ne sont pas nombreux à travailler ici, si loin de chez eux et de leurs terres ancestrales. Mais ici comme dans la brousse, tout le monde les craint, car la réputation guerrière des Masaï n’est plus à faire.
J’ai envie de retourner voir l’église, celle dont l’autel a été installé à l’emplacement même de l’estrade qui servait à exhiber et vendre les esclaves il n’y a pas si longtemps. Je vois l’église qui semble toute proche et pourtant, je vais mettre plus de vingt minutes avant d’arriver devant l’entrée. C’est exactement ce que j’aime dans la vieille ville : me balader, me perdre dans les ruelles, vouloir aller à un point donné et me retrouver à l’opposé. Mais rassurez-vous, on ne se perd jamais vraiment, on finit toujours par retrouver son chemin !
Après une dernière balade dans la vieille ville, j’enchaîne avec un rendez-vous professionnel : c’est Frédéric (arrivé la veille à Zanzibar) et notre coordinateur local que je retrouve sur la terrasse d’un très agréable restaurant en bord de mer pour mon dernier déjeuner à Zanzibar. Au menu, barracuda au lait de coco. Et dire que je repars dans quelques heures…
Jeudi
Nous venons d’atterrir à Charles de Gaulle, il est 5h45 du matin et il fait -2° dehors… Dans mon cerveau encore assoupi restent les images de la vieille ville, des plages de sable blanc et de l’océan bleu turquoise. Une chose est certaine : je reviendrai ! Encore et toujours… Mais la prochaine fois, ce sera en famille, pour faire découvrir cette île du bout du monde à mes deux filles.
Grâce à ce nouveau voyage, je sais exactement où je reviendrai, dans quel hôtel je dormirai, quelles excursions je sélectionnerai pour elles. Que ce soit en famille, en amoureux ou avec des copains, il y a des adresses pour tous les goûts : il suffit juste de les connaître et de bien les choisir !
